Circuits courts, quel enjeu ?

Les circuits courts alimentaires sont définis comme les circuits de distribution impliquant 0 ou 1 intermédiaire entre le producteur agricole et le consommateur. Ils font partie de la problématique de la révision des modes de production et de consommation, qui est l'un des enjeux du développement durable.
On évoque assez souvent les circuits courts pour les produits agricoles, mais on voit également apparaître cette notion pour la fabrication et la distribution de matériaux (terre, chanvre, ardoise, chaux, carrières locales, etc.) en particulier pour la restauration du patrimoine bâti.
Nombreuses sont les raisons qui poussent les consommateurs à se réapproprier leur alimentation et à chercher des  façons de s’approvisionner en tenant compte de prérogatives environnementales, économiques ou éthiques. De leur côté les producteurs souhaitent valoriser leur production et diversifier leurs circuits de vente en se rapprochant des consommateurs.
En résumé : le circuit court est considéré comme un mode de commercialisation des produits agricoles qui se déploie soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu'il n'y ait qu'un seul intermédiaire.

Des avantages certains !
Pour le consommateur :

  • La connaissance des conditions d’élaboration du produit permettant une alimentation de qualité.
  • La filière courte, par définition, réduit la possibilité de contamination des aliments le long de la chaîne alimentaire et facilite le contrôle de la traçabilité des produits.
  • Des produits frais et sains, au rythme des saisons, sans intermédiaires, sans frais d’emballages, de conservation, de transport.
  • Un prix transparent et raisonnable, sans surplus par les intermédiaires.
  • Un lien social.
  • Une démarche cohérente par rapport à la protection de l’environnement.
  • La possibilité pour les citadins de redécouvrir peu à peu les rythmes de la nature, les techniques de travail des agriculteurs et des productions oubliées.

Pour le producteur :

  • Un retour direct sur son produit.
  • Un relationnel gratifiant.
  • Un prix rémunérateur.
  • Un paiement direct.
  • Une réduction de ses coûts de transport.
  • Une possibilité de création d’emploi sur l’exploitation.

Pour l'environnement :

  • Moins de consommation d’énergie et une préservation des traditions.
  • Moins d’emballages, moins de transport. Réduction des déchets, du trafic et de la pollution.
  • Les produits locaux sont au coeur des circuits courts. Les variétés d’espèces, les goûts des terroirs, les recettes et les traditions y sont fortement valorisées.
  • Le respect de la saisonnalité et de la fraîcheur des aliments sont la garantie d’un produit de meilleure qualité.


Petit bémol ! On associe souvent circuits courts et développement durable : qu’en est-il réellement ?
Les circuits courts sont effectivement fréquemment présentés comme plus 'durables' que les circuits longs. Si sur certains aspects (augmentation de la biodiversité cultivée, éventuelle 'écologisation' des pratiques), c’est, sous réserve d’inventaire, probablement le cas, les circuits courts n’ont pas que des avantages en termes d’impacts environnementaux.
En particulier, la proximité géographique entre producteur et consommateur n’est paradoxalement pas toujours synonyme de faible quantités d’énergie dépensée. Au contraire même : les études récentes, faites notamment en Allemagne, comparant pour différents produits (viande d’agneau ou de boeuf, jus de pommes, vin…), les bilans énergétiques entre filières courtes et longues montrent l’avantage fréquent de ces dernières, du fait de l’organisation logistique optimisée depuis des décennies en filières longues (en transport maritime notamment).
Des travaux sont réalisés pour calculer des indicateurs environnementaux des aliments vendus en circuits courts, mais la marge de manoeuvre dans ces circuits est grande en termes d’organisation logistique.

Plus d'infos sur les circuits courts :
Favoriser l’approvisionnement local et de qualité en restauration collective, guide pratique (Ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, 2014)
Rapport d'Information sur les circuits courts (Assemblée Nationale, 2015)
Circuits courts, une relation de proximité (Chambres d'agriculture, 2010)